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"La Porte Ouverte" : une semaine en hôpital psychiatrique

Paul, aujourd'hui marié et père de deux enfants, raconte les sept jours qu'il a passés en 2004 au Vinatier, à Lyon, entre paranoïa et sentiment de toute puissance.

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Nous sommes trois personnes à pénétrer dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon. Il y a Marc, mafieux connu pour sa capacité à tuer de sang-froid, d’ailleurs il possède dans son blouson en cuir noir, une arme à feu qu’il cache. Je suis sensé ne pas le savoir … Mais j’ai deviné qu’il souhaitait s’en servir pour me refroidir la cervelle !

C’est pour cela que je suis nerveux en ce moment, il se passe des choses louches.

La deuxième personne, c’est Lucie. La sœur du mafieux. C’est aussi ma femme. Elle traîne elle aussi dans des affaires malsaines, elle me cache tout depuis le début ! Mais en chemin pour l’hôpital, j’ai appris plein de choses sur son passé, sa famille, sur notre histoire commune liée par un passé obscur sans que je le sache !...

Ah ! J’ai le sentiment que l’on me trahi constamment, que l’on me ment depuis le début de cette histoire d’amour avec Lucie. Mais dans la voiture, malgré ces mensonges que j’ai décelés en moi-même sans l’aide de personne, j’ai décidé de l’aimer. J’ai fait ce choix même si je souffre de notre différence de milieu social. Moi, je ne suis pas un mafieux ! Je ne possède pas tout ce passé tordu !

La troisième personne, C’est moi. Luc.

Je vois tout, très clairement maintenant et j’angoisse terriblement. Marc est là pour m’exécuter, Lucie, elle, même si elle m’aime profondément n’a pas le choix. Il faut que leur clan aille jusqu’au bout. Il faut que je meure.


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La porte s’ouvre sur un hall, on est accueilli par des gens habillé en blanc, je me sens rassuré, l’atmosphère qui m’habitait dans la voiture retombe, c’est un autre milieu, mes pensées changent.

Je suis toujours aussi tendu, je ne dors plus depuis trois jours.

L’intérieur de mon corps lui, va exploser. Mon âme va faire exploser ce corps dans lequel elle ne peut plus être contenue. Je sens qu’elle est comme déchiquetée par des milliers de pensées que je ne contrôle plus. Je perçois en moi la source de ces pensées. Mais malgré cette lucidité, mon agitation mentale est un puits sans fin qui déborde et me détruit.

Dans ce hall, ma femme pleure, elle est très triste. Son frère lui essaie de gérer la situation. Ils parlent avec les gens en blanc. Je sens que je suis l’élément central de ces discussions mais n’en ai pas assez conscience. Je sens bien aussi que maintenant je suis en sécurité, mais je vis les événements de deux manières bien distinctes.

Un partie de moi, lucide, sais que c’est le début d’une guérison, et l’autre partie ne se pose aucune question et enchaîne les évènements avec une grande rapidité.

Ca y est, leur discussion semble terminée. Un bonhomme, petit, cheveux bruns, vient à notre rencontre et nous emmène tous les trois avec une dame dans une petite pièce.

Là dans ce petit bureau, l’homme me questionne, me parle. Tout est flou en moi.

J’ai toujours le sentiment que mon corps va exploser. La lumière est vive, ça me perturbe, mes pensées sont tout excitées.

La femme, elle aussi m’interroge. Elle est de mèche avec l’homme, j’en suis persuadé.

A cet instant, j’ai la certitude que c’est un complot. Ces quatre personnes manigancent quelque chose contre moi. En plus, cette femme couche avec cet homme, c’est certain. Et, pire encore, il veut coucher avec la mienne, de femme.

Là, j ‘explose intérieurement, je lui jette un regard à vous glacer le dos, je veux le tuer, mais par le regard et uniquement par le regard. Alors je gonfle mes yeux de haine, d’énergie et de volonté afin de le détruire. Je veux détruire son âme. Je veux qu’il n’existe plus.

Mais malgré toute ma bonne volonté pour le détruire, il continue à parler, à faire des gestes. Il m’énerve au plus haut point.

Maintenant ils sont tous d’accord, moi je n’ai pas compris ce qu’ils disaient. On sort de la pièce, on se dirige vers le hall, et là, je comprends aux larmes de ma femme que l’on doit se séparer. Ma femme pleure de plus en plus, et j’essaie de la rassurer en lui disant qu’il ne peut rien m’arriver, que je suis en sécurité.

Je ne le lui dis pas, mais j’ai confiance, je suis indestructible, rien ne peut me détruire, j’ai la certitude que cette âme qui vit au fond de moi, personne ne peut rien contre elle.

C’est ce message que j’essaie de lui transmettre en la quittant, afin de la rassurer.

 

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Ca y est, je suis enfin seul. Je vagabonde dans des couloirs. Une dame me mène à une chambre, ma chambre. Je me mets en pyjama, mange mon repas.

Puis quelqu’un vient me voir et me demande de boire un médicament. Rien n’y fait, je suis persuadé qu’ils vont m’empoissonner à cause de cette potion. Je la bois, attends que la personne parte et ferme la porte. D’un coup je cours aux toilettes afin de vomir cette mixture qui voulait ma mort. Je mets mes doigts dans ma bouche, vomis mon repas et le médicament. Je suis fier d’avoir pu déjouer ce plan meurtrier sur ma personne.

Maintenant, une chose encore à faire. Comme l’on veut ma mort, il faut absolument que je me débarrasse de mon alliance de mariage. Personne ne doit mettre la main dessus. Une idée me vient. J’enlève ma bague, la jette dans les toilettes, tire la chasse d’eau.

Fini ! Plus une trace de cette bague. Je suis soulagé.

Je vagabonde toujours dans les couloirs. Je découvre la salle fumeur, avec un homme dedans qui fume. Je vois sa cigarette et aussitôt, monte en moi le désir de fumer. Il faut que je fume, ça fait tellement longtemps que je n’ai pas touché à une cigarette. Le gars est gentil; il me fait fumer. Un sentiment de puissance me parcourt et m’habite. C’est immédiat !

Je sens le mal entrer dans mon corps, dans mes veines. La nicotine est dans mon sang et je la ressens. Ça fait du bien. Maintenant que j’ai regouté aux joies de la cigarette, il m’en faut toujours plus. Je vais voir les gens en blanc qui sont regroupés dans le hall, je vois leurs paquets de clopes posés sur les tables derrière, je boue, ils m’énervent, ils ne veulent pas m’en donner.

Tous des salauds. Pourquoi, alors qu’ils fument tous, ne veulent-il pas, que moi aussi j’en profite? Je ne comprends pas. Je décide alors de m’asseoir sur le canapé du hall jusqu'à temps qu’ils soient d’accord pour me donner une cigarette.


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Mais rien n’y fait. Plus le temps passe, plus ils attendent quelque chose de moi, mais je ne comprends pas ce qu’ils veulent exactement. Je n’ai pas envie de dormir. J’attends toujours ma clope.

Au bout d’un moment, ils se regroupent, parlent et font en sortent que je me déplace au bout du couloir, dans une petit pièce. Il y a un lit où ils me forcent à m’allonger. Je me sens piégé, on me force à faire des choses que je n’ai pas choisi, en plus, des gars super costauds sont venus en renfort pour rassurer les dames du hall.

On me force à m’allonger, ils m’attachent, ils veulent que je leur obéisse. Mais je ne veux pas aller au bout de ce qu’ils demandent. Ils me veulent mort, et moi c’est la vie que j’aime. Pour moi, la partie va être difficile, à partir de maintenant. Je sens bien qu’ils veulent que je sois compatissant et calme. Et de minutes en minutes, je me soumets à leurs volontés.

Ils me parlent et tentent de me rassurer, mais je comprends très bien qu’ils veulent ma mort. Cette cellule est ma tombe. Six, huit personnes sont là pour me donner la mort en m’expliquant que c’est bon pour moi, qu’il n’y a que cela comme issue.

A un moment, les molosses se positionnent dans la pièce en formant un triangle dans lequel je suis au centre. Là je comprends instantanément que ma mort est inévitable, qu’elle est désirée aussi par ma femme et qu’il n’y a pas d’autres solutions. Je prends un instant pour réfléchir et j’accepte la proposition des gars costaux. J’accepte de mourir pour ma femme et seulement pour ma femme. Je me calme. Je laisse la dame enfoncer en moi cette aiguille qui va me donner la mort.


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Je suis allongé sur une civière, quatre bonshommes me portent. J’ouvre un œil. Nous sommes dehors. Quelqu’un porte mes habits dans un sac poubelle. Je suis tellement fatigué qu’il faut que je referme l’œil. Tout mon corps est engourdi.


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Je me réveille. Je suis attaché à un lit.

Mes deux pieds et mes deux mains sont serrés très fort. Je ne comprends pas grand-chose. Je sonde l’atmosphère autour de moi.

Une porte devant moi, deux fenêtres avec des barreaux qui les protègent à l’extérieur sur ma gauche. Un mur à droite. Derrière moi, une toilette turque et un lavabo.

Silence. Rien.

Par moment des bruits de pas et des murmures au loin.

Je crie très fort afin que l’on m’entende.

Premières pensées : « sortir d‘ici ».

Je hurle.

Rien. Personne ne vient m’ouvrir la porte.

Je trouve un nouveau système pour alerter les gens. Je fais claquer la sangle qui m’attache les mains au bord du lit.

Clac… Clac… Clac…

Rien. Pas un bruit.

Personne. Je me sens seul et ça m’angoisse. Je trouve le temps très long.

Je souffre énormément. Mon cœur saigne.

Je n’ai jamais autant souffert.

Qu‘ai-je fait pour mériter un sort pareil ?

Suis-je un animal que l‘on peut séquestrer?

Qui possède les clefs de cette porte ?


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Enfin du bruit, les clefs tournent dans la serrure, je sens mon cœur se libérer. Deux personnes avec un repas. Ils me regardent. J’ai une faim de loup, je dévore mon repas. Le seul problème c’est qu’ils essayent de me faire avaler un médicament. A peine l’ai-je dans la bouche que je tourne la tête pour le cracher.

Ils veulent encore me faire du mal avec leurs médicaments !

Le gars de gauche se met à crier. Je sens bien qu’il n’a pas apprécié que je crache le médoc.

Il n’est vraiment pas content, il prévient son collègue. Moi je suis content de ne pas avoir avalé le médicament ! Ils ne me tueront pas !

Je finis mon repas tout en parlant avec eux, puis ils partent et me rattachent au lit. Je suis soumis, je les laisse faire.

De toute façon je n’ai pas le choix !

La solitude se réinstalle dans ma chambre.

Je souffre à la folie. Mon cœur va exploser de souffrances.

Tout mon corps ne désire qu’une chose, c‘est se replier sur lui-même à cause de cette souffrance qui m’habite ! Je me flétris, me dessèche, me vide petit à petit de moi-même.

Si l’enfer existe, cela doit y ressembler.

En plus je ne peux pas bouger ! Je ne peux qu’assister, en témoin, à ma propre souffrance. C’est horrible.

De temps à autres, quelques bruits de pas dans le couloir me donnent envie de savoir ce qui se passe de l’autre côté du mur. Et moi, je fais claquer toujours plus fort ma sangle de bras afin que quelqu’un vienne m’ouvrir cette porte. Je sais au fond de moi que plus je ferai du bruit, moins ils viendront m’ouvrir, mais la colère est telle que je n’arrive pas à m’empêcher de frapper pour appeler les gens !

Un homme vient m’ouvrir, il me détache. Il me dit de le suivre.

On passe la porte et l’on se retrouve dans un petit sas. Mes affaires sont là, mes habits, le sac poubelle, des lettres, des affaires que ma femme a laissées au personnel.

Il me fait prendre une serviette dans mes affaires. Je vois un nouveau pyjama que m’a offert ma femme. Sur le pyjama un petit dessin et un mot : « partir ».

Je comprends instantanément que c’est un message que ma femme m ‘adresse. Elle me quitte ! Elle ne veut plus de moi !

Stoïque, je ne dis rien au monsieur. J’encaisse la nouvelle annoncée par mon nouveau pyjama.

Avec ma serviette, il me dit de le suivre, il m’emmène aux douches qui sont à l’étage. Je croise des gens dans les couloirs, ça fait du bien de ne pas se sentir seul.

Je vais dans la grande douche. Je cherche dans ce lieu, quelque chose qui ne va pas.

La pièce est envoûtée, c’est sûr ! Je le sens. J’en ai l’intime conviction …

Je fouille la pièce, ouvre la fenêtre, cherche un objet qui aurait été placé dans cette pièce pour l’envoûter.

Je soulève un carreau de carrelage et trouve un lot de cheveux attachés les uns aux autres. J’en étais sûr, cette pièce est envoûtée.

A cet instant, je découvre ma nouvelle mission dans cet hôpital : « je suis exorciste ».

Grâce à moi, l’hôpital va être libéré de ses emprises maléfiques. Je me sens surpuissant, qu’une telle mission me soit confiée.

Je prie Dieu pour qu’il libère cette pièce des démons qui la hantent.

Et Dieu m’écoute, c‘est sûr, j’en suis certain.

Maintenant j’ai une mission, je bénis la pièce pour qu’elle soit marquée du sceau de Dieu.

Ca y est, je peux sortir de cette douche.

Tout est fini, je n’ai plus rien à y faire.

 

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Je vagabonde dans les couloirs et m’assois sur une chaise. Il y a des magazines à côté. Je lis un magazine et je comprends le sens caché de ce magazine, je perçois le plus intime de ces photos de star. Je les comprends, je sais ce qu’ils vivent à l’instant où les photos sont prises. Rien ne résiste à ma vue superpuissante, je suis extra lucide, je tourne les pages je n‘ai pas besoin de lire ce qui est écrit.

Il me suffit de jeter un œil rapide sur les images pour les décrypter comme personne !

A un moment je tourne une page, ça y est, le magazine est au courant de ma mission d’exorciste. Une croix chrétienne prise en photo en est le signe. Génial, je suis super heureux, on sait que j‘ai une mission, le monde le sait. Ça m‘excite, j‘ai les nerfs en pelote, il faut que je bouge, que je parle.

En moi quelque chose gonfle et ne peut plus être contenue dans mon corps, je sens de l’énergie partout dans mon corps.

Je suis tellement content que je déchire la page et la cache dans mon pantalon afin de la ramener dans ma cellule.

Ça m‘excite à mort. Je sais que c’est interdit mais j’en ai un plaisir monstre.

Le monsieur revient me chercher et l’on me descend dans ma chambre.

 

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Au bout de trois jours, on me détache du lit mais je reste dans la même cellule.

Je regarde par la fenêtre, il y a pas mal de lapins et d’oiseaux qui jouent dehors. Je les observe, je n’ai que ça à faire ! A un moment, je comprends que je peux leur parler.

Je tape à la fenêtre pour qu’ils entendent un bruit. Comme du langage morse. Quand ils s’arrêtent de courir, les lapins, c’est leur signal pour me montrer qu’ils ont compris ce que je voulais leur transmettre comme message !

Ah c’est génial de parler aux animaux. Dès qu’un oiseau piaille, je lui réponds, pareil avec les lapins.

J’ai vraiment découvert un secret caché aux hommes que seuls quelques sages connaissent. En fait, c’est simple : c’est la réincarnation. Dans l’oiseau et le lapin, une âme d’homme existe et à leur mort, soit ils acceptent de rentrer dans le paradis de Dieu soit ils refusent et se réincarnent.

Je jubile, j’ai découvert ce secret caché aux hommes.

En fait, l’enfer n’existe pas. La vie recommence jusqu’à ce qu’on accepte le paradis de Dieu. Je suis vraiment super puissant, je découvre de jours en jours les secrets de la vie mystique, les secrets du monde qui nous entoure.

Je tourne dans la cellule. Je m’ennuie énormément. A part parler aux lapins et aux oiseaux, faire mon lit, regarder par la fenêtre, je n’ai rien à faire.

 

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Au bout de cinq jours, on vient me transférer dans une autre cellule.

Rebelote, je n’ai rien à faire.

Je joue toujours avec les lapins car ma fenêtre donne sur un champ immense.

Je frappe aussi à la porte, violemment, afin de me faire entendre.

J’ai besoin de voir du monde.

Rien, personne.

Toujours des bruits de pas et des paroles lointaines.

La pièce est beaucoup plus propre, moins insalubre. Toujours des toilettes turques, une fenêtre qui, là, n’est pas obstruée, car je suis au deuxième étage.

En deux jours, j’ai eu la visite d’une dame avec des assistantes, et d’un infirmier pour me donner à manger.

Puis on me fait sortir et l’on me donne une chambre. Je suis avec un collègue. Il a l’air blanc comme la mort et en plus il passe ses journées allongé sur son lit à regarder le plafond. Je suis persuadé qu’il est guidée par des forces de mort, le sang circule mal en lui. Il a du mal à marcher et quand il sourit, c’est squelettique.

Mais je n’ai pas peur, ça ne me fait rien.

Mes premières journées sont très excitantes, je n’ai pas parlé à des gens depuis plus d’une semaine.

Je navigue dans les couloirs, regarde les personnes qui y vivent. Dès le début je suis attiré par le coin fumeur, c’est une table à côté de la salle à manger où beaucoup de gens sont là à discuter et à fumer.

Je suis tout de suite très content d’être là…


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Les gens jouent, c’est clair pour moi.

Je m’assoie, je taxe une cigarette car ma femme ne m’en a pas amenées. Elle refuse que je reprenne la cigarette car j’ai arrêté depuis six mois.

Je fume et je jubile, c’est génial de pouvoir jouer avec les autres humains.

Y’a un black tout jeune qui joue aussi, on se comprend presque sans rien dire, j’en suis sûr!  La musique aussi m’excite et aiguise en moi la lucidité, un Bob Marley commence et tout mon corps réagit, celui du black aussi, on est content, on ressent la musique, on la vit, il y a comme des vents mystiques qui planent dans l’air, des vibrations qui nous parcourent, l’excitation est à son comble.

Tout se passe à l’intérieur, sans paroles, dans le calme du silence. Mais au fond de l’âme c’est vivant, tout bouge et l’on ressent les choses avec une intensité démultipliée.

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