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Collectif Schizophrénies
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Maximilien a la trentaine. Il vient de recevoir un diagnostic de schizophrénie. Pour lui, c’est un véritable soulagement, après 10 années de souffrances et d’incompréhension..

Quel a été votre parcours avant de connaître la nature de vos troubles ? 

Au lycée, j’avais du mal à me faire des amis, j’étais comme en décalage avec les autres. A l’âge de 21 ans, j’ai consommé du cannabis : 3 pétards ont suffi à déclencher une première crise psychotique suivie d’une hospitalisation. Un diagnostic de troubles bipolaires a été posé par l’équipe médicale et j’ai commencé à prendre un médicament qui provoque des effets secondaires épouvantables : respiration coupée, jambes qui n’arrêtent pas de bouger, sommeil altéré, cauchemars, hallucinations nocturnes… à tel point que j’ai tout arrêté pendant 3 ans, sans le dire à mon psy.

J’ai fréquenté ensuite un hôpital de jour et un an plus tard j’ai été à nouveau hospitalisé pendant un mois complet.

Je n’allais toujours pas bien et même j’avais de nouveaux troubles : des tocs, des phobies obsessionnelles sous la forme de pensées entêtantes. J’avais l’impression que la télévision s’adressait directement à moi. Il suffisait d’un mot, d’une parole, pour que je parte en boucle.

J’ai changé de psychiatre, mais je lui ai dit que je ne voulais pas de médicament.
En septembre cette année j’ai eu des bouffées délirantes liées au stress. J’ai encore été hospitalisé et c’est alors que j’ai reçu le diagnostic de schizophrénie.


Qu’est-ce qui vous a aidé à aller mieux ?

Ce diagnostic a été pour moi un vrai soulagement : j’ai enfin compris la succession des épisodes psychotiques dont j’avais été victime. J’ai aussi compris pourquoi ma vie sociale avait été aussi désastreuse. Mais j’ai quand même perdu 10 ans de ma vie.

J’ai maintenant un nouveau traitement. J’en sens déjà le bénéfice : je suis plus calme, moins exubérant. Je le prends en fin de journée, quand les tocs et idées délirantes commencent à se manifester. Je repars à zéro, ma vie sociale est plus facile. Et puis j’ai décidé d’avoir une bonne hygiène de vie, un train de vie sain. Il faut dormir 8 heures par jour.
Je me suis aussi rapproché d’une association locale qui m’accompagne dans mon rétablissement.


Comment ont réagi vos proches à ce nouveau diagnostic ?

Ma mère est très anxieuse et s’inquiète beaucoup de mon état de santé. Mon père est plus dans le déni ; il pense que les médicaments ne sont pas utiles. J’ai aussi trois amis sur lesquels je peux compter. Eux aussi ont été soulagés de savoir que je souffre de schizophrénie, et que je suis soigné pour ça. Ils avaient bien vu que j’étais un peu perché.


Est-ce que vous travaillez ? Comment ça se passe pour vous au travail ?

J’ai toujours travaillé ; j’ai enchaîné 8 contrats de travail en CDD. Comment j’ai fait pour aller jusqu’au bout chaque fois… alors que les gens me traitaient comme un débile, un enfant de 15 ans, me faisaient comprendre que j’étais plus un boulet qu’autre chose…

Je travaillais comme standardiste en entreprise. J’étais beaucoup exposé au stress. Le monde du travail est impitoyable. Il n’y a aucune empathie au travail.

Je vais bientôt démarrer un nouveau contrat. Cette fois, j’ai joué la carte de la transparence, en parlant de mon statut de travailleur handicapé. On m’a répondu que c’était tout à mon honneur. Et on m’a rappelé deux jours après pour me donner le poste. Travailler m’aide à structurer mon rythme de vie. Même si j’appréhende de devoir certains jours commencer ma journée à 6 heures du matin….
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