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« Je voulais vous parler plus précisément, d’une expérience que j’ai vécu durant l’année 2021. Une expérience au théâtre Jean Vilar à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, au travers d’un spectacle ayant pour titre « Plaidoyer pour une civilisation nouvelle ». 

Je me nomme Daniel et j’ai 45 ans. Je suis atteint par cette maladie depuis ma sortie de l’armée, où ma vie a basculé, c’est-à-dire depuis plus de 20 ans.
Mon parcours est le suivant : je veux passer le BAC F3, électrotechnique, pour travailler dans le domaine du spectacle vivant. Je quitte le lycée pour une vacation de 3 mois à Opéra Bastille en 1996. Puis, Je pars à l’armée, donc. Après sept mois de service, je suis hospitalisé quelques semaines pour des troubles psys. Je suis réformé et reconnu inapte au service militaire. C’est donc, à ce moment précis, que ma vie bascule. 

Je réside à Suresnes depuis le mois de septembre 1997 et en HLM depuis le mois de mars de l’année 1999. Je suis alors orienté vers une pratique du secrétariat sans grande passion en passant de mission en mission.

J’effectue même une année de journalisme ce qui a été un grand plaisir pour moi.


Retour sur mon expérience théâtrale

Je voulais vous parler plus précisément, d’une expérience que j’ai vécu durant l’année 2021. Une expérience au théâtre Jean Vilar à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, au travers d’un spectacle ayant pour titre « Plaidoyer pour une civilisation nouvelle » d’après la correspondance de Simone Weil, écrivaine, philosophe humaniste et engagée du 20ème siècle - 1909 / 1943.

C’est le directeur du théâtre, Olivier Meyer, qui me l’a proposé alors que je le sollicitais fin septembre 2021, pour une évaluation en milieu de travail en tant que technicien lumière, étant demandeur d’emploi en situation de handicap et bénéficiaire d’une RQTH. 

Eh bien oui, au début je ne voulais pas m’investir dans ce projet, je trouvais la démarche totalement nulle. Et puis, au fil des répétitions pendant trois semaines, je me suis accommodé à la salle, et j’ai pris plaisir à être là, à être avec les autres.

Deux soirées de spectacle ont eu lieu, les 22 et 23 octobre 2021, aux côtés de Jean-Baptiste Sastre, metteur en scène, Hiam Abbass, comédienne et Dominique Borrini, pour les lumières. Et ce fut, un succès notoire, une réussite collective, un projet mené définitivement à son terme.


Ça m’a rebâti, reconstruit, ça m’a fait du bien, un bien fou

Ce qui serait intéressant, c’est d’évoquer, ce que j’ai pu ressentir, durant les répétitions et durant les représentations : parfois de l’angoisse, je dois dire que des moments ont été difficiles, c’est exact.

J’ai clamé avec force les répliques suivantes tout en montant sur une table comme les autres acteurs : « Les riches trouvent le plus souvent leur raison de vivre dans leur orgueil. Les opprimés doivent trouver leur raison de vivre dans leur honte. » Ainsi que celle-ci : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde » !  Je n’aurais jamais pensé pouvoir dire de telles choses. Ce fut un bonheur renouvelé chaque soir. J’étais content. Je me sentais bien sur le plateau de théâtre. 

D’autres participants comédiens, membres d’associations suresnoises devaient clamer : « Je suis un enfant de la terre et du ciel étoilé ! ». Ce fut très émouvant, mais drôle à la fois. C’était pour l’existence, l’existence entière ! Des souvenirs inoubliables ! Une petite consécration !  Molière, où étiez-vous ? 

Mon meilleur moment était pour le final, quand je devais saluer la salle. J’étais ému, mais sans l’être, un peu dans mon monde, les yeux bien fermés, ou bien ouverts. Je m’étais loué un smoking, et je dois dire, que ça restera, à tout jamais, gravé au fond de ma tête et de mon cœur, une des plus joyeuses et positives expériences de mon existence. 

Ça m’a rebâti, reconstruit, ça m’a fait du bien, un bien fou. Le soir des représentations, les deux seules qui ont eu lieu, je me sentais un autre homme, qu’au quotidien, monotone, s’il en est. Mais… sans vraiment me transformer. D’ailleurs, ce n’était pas le but, de ce travail théâtral. 

Enfin, un article sur ce spectacle est paru dans le journal Le Parisien, un peu avant la première, il avait pour titre : « Redonner la parole à ceux qui ne l’ont plus. »

On peut écouter les interviews de Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass sur YouTube.














































 

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