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Schizophrénie et imagerie cérébrale

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IRM du centre de recherche NeuroSpin, CEA Saclay
Les scientifiques considèrent que la schizophrénie est une "maladie du cerveau"
 
Quelle est alors la différence entre la schizophrénie (ou d'autres troubles psychiatriques) et une maladie neurologique ? Que savent les chercheurs qui travaillent sur l'imagerie cérébrale ?

Maladies psychiatriques et neurologiques : les différences 

L’hypothèse neuro-biologique des maladies psychiatriques est très ancienne et la plupart des sites de recherche expriment que les maladies psychiatriques, dont la schizophrénie, sont une catégorie des maladies du système nerveux central, comme les maladies neurologiques (telles que la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou la maladie d'Alzheimer).  
Par exemple :
La fédération pour la recherche sur le cerveau  
L’institut du cerveau et de la moelle 
Le Centre de Psychiatrie et Neurosciences

En revanche, pour l'instant, la différence entre la neurologie et la psychiatrie, c'est que d'un côté, en neurologie on voit des lésions dans le cerveau tandis que de l'autre, en psychiatrie, on ne voit rien : le diagnostic repose uniquement sur une évaluation clinique.
Delon le Pr Josselin Houenou ( CHU Crétail, NeuroSpin) "Vraisemblablement, dans la schizophrénie, il n'y a pas lésions, mêmes minimes, à un endroit du cerveau, sinon on les aurait déjà trouvées. On est quasiment sûr qu'il n'y a pas de lésion notamment dans le cortex préfrontal, ni dans le cervelet.
Si un patient atteint de schizophrénie passe une IRM à l’hôpital ou dans un cabinet de radiologie, normalement le neurologue ne verra donc rien de particulier et rendra comme compte-rendu : "IRM cérébrale normale".
 

En revanche, on sait aujourd'hui qu'il y a des anomalies dans le cerveau en lien avec certains symptômes de la schizophrénie 

Les progrès des techniques informatiques et des IRM ont permis de mettre en évidence des modifications de l’anatomie, des volumes cérébraux et de la connectivité cérébrale. Les IRM fonctionnelles réalisées sur des patients ont bien étayé une dysconnectivité cérébrale dans la schizophrénie, c'est à dire une mauvaise communication entre les différentes zones du cerveau.  

Ainsi, par exemple :
♦ L'imagerie cérébrale montre des altérations cérébrales sous-jacentes aux hallucinations auditives :
Dans la population générale, 95% des sujets droitiers traitent le langage avec l’hémisphère gauche. Beaucoup de travaux ont étayé le fait que dans la schizophrénie, il y aurait une perturbation de cette spécialisation hémisphérique gauche pour le langage. L'IRM fonctionnelle montre que les hallucinations auditives sont liées à des altérations plus prononcées des connexions inter-hémisphériques et notamment de fibres nerveuses qui relient en particulier les aires de langage.
>> Voir à ce sujet l'interview du Pr Sonia Dollfus
 
L'imagerie cérébrale montre également que chez les patients atteints de schizophrénie, il y a une diminution de volume du cervelet, petite zone du cerveau qui a un rôle important dans tout ce qui est capacité cognitive et cognition sociale, d'interaction avec les autres.  
>> Voir à ce sujet l'interview du Pr Josselin Houenou

Même s'il est incontestable que les traitements antipsychotiques ont des effets sur le cerveau, de nombreux résultats de recherche tendent à montrer que ces altérations cérébrales observées dans la schizophrénie sont bien liées à la maladie elle-même, et non à la prise des traitements antipsychotiques par les personnes ou encore à d'autres facteurs (comme leur consommation de cannabis par exemple). 

♦ Des recherches montrent que des modifications cérébrales surviennent avant l'apparition des premiers symptômes : une étudesur 18 ans menée par l’équipe du Département de psychiatrie de l’Université de Genève, dirigée par le Pr Stephan Eliez a montré, avec des IRM cérébrales chez l’enfant suivant le développement de l’hippocampe que ses éventuelles déviations précédent l’apparition de symptômes schizophréniques.
>> voir la fiche relative à cette recherche sur le site de Schizinfo

L'identification d'anomalies cérébrales et leur association à certains symptômes ouvrent des perspectives en matière de diagnostic - qui pourrait à l'avenir reposer davantage sur des outils d'imagerie, et de traitement. 
Plusieurs recherches sont en cours pour utiliser différents types de stimulation magnétique localisées afin de traiter les hallucinations audiives ou les symptômes négatifs. 

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